Accueil Racines et étymologie du patronyme PASSAMA

Je me suis intéressé à la filiation paternelle, c'est-à-dire au patronyme PASSAMA, dont l'étymologie est gasconne. Le nom originel est PASSAMAN car en gascon le N final ne se prononce pas. C'est un surnom de clerc de notaire (en français : PASSEMAIN). Les principales variantes sont PASSEMAN, PASSAMAN, PASSEMA. L'orthographe du nom dépend du scripteur. Lorsque mon ancêtre Joseph est arrivé dans la région de Mirande, il a retrouvé le nom originel PASSAMAN, puis de nouveau son fils Bernard émigré à Auch est redevenu PASSAMA.

A la lumière de mes recherches, la famille PASSAMA semble originaire de la ville de Masseube, puis aurait colonisé l'axe Masseube-Lombez. Les Passama sont très nombreux à Masseube au XVIIème siècle, ce qui tend à prouver qu'ils sont implantés là depuis au moins 2 ou 3 siècles.
Sur le blason de ville de Masseube, une main (man en gascon) : y a-t-il un rapport avec mon patronyme ?

Il existe une souche catalane de Passama, apparemment depuis au moins le XVIIème siècle. Il existe une tradition orale chez eux qui dit qu'ils viennent du Gers, mais j'ai des doutes. Il existe aussi des Passama (Passamaa) dans les Pyrénées Atlantiques depuis la fin du XVIème siècle, dans la banlieue de Toulouse (Quint-Fonsegrive) et une colonisation du village d'Avezan puis du Lot-et-Garonne vers le XVIIIème siècle. Des Passama ont émigré aux Etats-Unis, probablement au XIXème siècle, et si j'ai pris contact avec certains, nous n'avons pas (encore) réussi à déterminer l'individu qui a fondé la souche américaine.

De nos jours il s'agit d'un patronyme très rare, sans doute porté par moins de 100 personnes.

En remontant les générations
  • Vincent (1987) et Lucie (1983) nés à Auch
  • Jean-Paul (1956) né à Auch
  • Henri (1924-2019) né à Auch
  • Marcel (1897-1974) né à Auch
  • Paul (1871-1934) né à Auch 2 mois après le décès de son père
  • Bernard (1839-1871) né à Miélan, mort accidentellement à Auch, en couvrant le toit de ce qui fut un couvent puis le collège Sadi-Carnot.
  • Joseph (1797-1860) né à Saint-Arroman, décédé à Miélan
  • François dit Coupalet (1742-1826) né à Bézues, décédé à Sainte-Dode
  • Jean dit Coupalet (1719-1789) à Bézues
  • Jean dit Soldat (1690?-1730) à Bézues
Anecdotes sur quelques PASSAMA sortis du rang

J'ai recensé 4 Passama morts à la guerre de 1914-18, mais pas dans ma branche : mon grand-père Marcel (classe 1916) était en première ligne au Chemin des Dames mais a, par chance, été fait prisonnier.

J'ai trouvé 3 PASSAMA maîtres-chirurgiens, le premier à Panassac, le second à Bézues, le dernier à Masseube puis à Gaujac (un parsan de St-Arroman) vivant à la fin du XVIIème siècle. C'était une véritable promotion sociale, dans un milieu d'ouvriers agricoles (brassiers) que de devenir chirurgien, même si cette profession ressemblait plutôt à celle d'infirmier. Celui de Panassac a fait son testament avant de partir à la guerre, et de fait il semble bien ne pas en être revenu ; celui de Bézues a eu une descendance d'avocats (en Parlement de Toulouse) et il semble que son fils se soit vu attribuer la particule qui allait avec la charge (noblesse de robe). Un de ses enfants, François de Passama de Labusquière (du nom du château qu'il avait acheté à Montadet), figure d'ailleurs parmi les 60 plus imposables du département du Gers après la Révolution. Devenu juge-maire de la ville de Lombez, il a apparemment traversé la Révolution et la période napoléonienne sans encombre, puisqu'on le retrouve baron d'Empire en 1811.

Un Jean Passama s'est embarqué au port de Bordeaux pour l'Ile de Saint-Domingue, en 1767, âgé de 35 ans. Qu'est-il devenu ?

Joseph Bruno Passama, avocat à Mirande, a été arrêté après le coup d'état de Napoléon III, en décembre 1851, car il s'était opposé au nouveau pouvoir en devenant maire insurrectionnel de Mirande pendant quelques jours. Il a été déporté en Algérie (Algérie + c'est-à-dire sans possibilité de retour). Il avait 39 ans. Il y a refait sa vie, s'est marié, est devenu attaché de Préfecture à Oran et est mort en 1888.

Un Jean Passama Domenech a écrit des livres : "Le Mexique et la Monarchie" 1866, "L'empire mexican, la paix et les intérêts du monde" 1866, "La France et la civilisation" 1870. Il est rattaché à la branche catalane des Passama.

Moins amusant, Jean Passama, natif de Saint-Léonard, a été envoyé aux bagne de Toulon, condamné à vie pour vol en 1741, marqué GAL (= galères) au fer rouge ; en effet, le bagne de Toulon possédait une charmante base nautique à base de galères...

J'ai retrouvé la trace de plusieurs Passama partis pour le Nouveau Monde :
- Antoine (né en 1843) et Joseph Passama (né en 1807) sont partis du Havre et arrivés à New-York le 05/01/1858.
- en 1865, âgé de 21 ans : François-Catherine Passama, frère cadet de mon trisaïeul Bernard Passama. Il s'est embarqué à Bordeaux en décembre 1865 et a dû arriver à la Nouvelle Orléans en janvier 1866.
- en 1864, François Passama natif de Labarthe, âgé de 18 ans, a obtenu son passeport pour San Francisco. Il a dû s'établir à San Francisco car j'ai trouvé la notice de Jean-Baptiste Passama, décédé à l'âge de 8 mois, en 1883, dans un journal de l'époque (the San Francisco Call). Ses probables descendants sont d'ailleurs toujours dans la région de San Francisco et nous correspondons pour essayer de retrouver tous les maillons qui les rattachent au premier arrivant.
- un Passama (pas de prénom mentionné) est parti du Havre et est arrivé à New-York le 08/09/1875
- Joseph Passama né environ en 1865 est parti de Bordeaux pour la Nouvelle-Orléans, où il est arrivé le 13/10/1891.

Et voici un document (annuaire professionnel) de San Francisco dans lequel est mentionné, en 1882, un Baptiste Passama, fournisseur de sciure et de sable. On le retrouve aussi dans les annuaires des années suivantes.

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